Gilles et Geneviève sur les chemins de Compostelle

 La construction de l'édifice Roman commença en 1129 mais de nombreux ajouts gothiques et baroques la modifièrent  par la suite. Elle est consacrée à la "Vierge aux grands yeux "  Nuestra Senora de Los Ojos Grandes a donc sa chapelle au chevet ( 😇😇😇 ) .

 Elle est en forme de croix latine à 3 nefs et trois absides

Du fond de la cathédrale , on ne peut voir l'autel puisqu'il y a le jubé où sont les stalles et donc pas de communication entre le fond de l'église et le chœur.

En faisant tamponner notre  crédentiale (passeport du pélerin) , on nous a expliqué qu'un edit du pape permettait à la cathédrale de Lugo d'exposer le Saint Sacrement "depuis des temps immémoriaux" !

Les stalles sont impressionnantes et d'ailleurs Jacky semble médusé ......

Comme toujours dans les églises espagnoles les statues ont des tailles impressionnantes - certaines étant faites pour les processions - et des expressions très (trop?) réalistes.

Nous avons été pris d'un fou rire devant ce Saint Jean Baptiste qui manifestement est en train de communiqueravec Dieu le père : On a l'impression qu'il est en train de lui téléphoner ....( soit son téléphone est invisible, soit on le lui a volé !)

Vue de l'extérieur, cette cathédrale est enrôlé. 

Son portail nord, abrité sous un porche, du 15ème siècle présente un très beau Christ en majesté roman sculptée ans un ovale au dessus d'un chapiteau représentant la Cène.

Nous voici arrivés dans la grande ville de Lugo où nous allons rester une journée pour visiter et nous reposer: Ce fut une étape toute plate avec de gentils petits chemins et nous avons avalé les km sans problème. Le temps fut variable:  du soleil, quelques gouttes qui nous ont obligés à sortir la cape de pluie et toujours un fond d'air un peu frisquet.

Nous sommes nettement plus bas en altitude (400m) et nous traversons des forêts  d'eucalyptus : je suis toujours étonnée de voir les jeunes eucalyptus avec leurs grosses feuilles vertes argentées qui donnent ces arbres géants aux feuilles très allongées et vertes, luisantes et foncées. Les 2 coexistent bien sûr donnant l'impression d'arbres d'espèce différente.

Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls arbres étonnants que nous verrons: Ceux ci ne sont pas mal non plus

Première petite pause à Souto de Torrês auprès d'un calvaire remarquable: un magnifique St Jacques pèlerin est sculpté en dessous du Christ.

En face, une jolie petite église avec son cimetière autour ce qui n'est pas fréquent ici.

L'habitat a changé également : Finies les maisons colorées : voici de belles bâtisses cossues en pierres magnifiques : des explosions intermittentes nous font penser qu'il y a des carrières dans les environs.

J'ai oublié de préciser que le "truc en bois" à côté de la maison sur la deuxième photo ci-dessous n'est pas un catafalque ! Il s'agit d'un horréo galicien ( celui ci est un pur horreo décoratif !) . En effet, contrairement aux horreos construits dans les Asturies et que nous avons vu jusqu'à présent et qui sont carrés avec 4, 6 ou 8 pieds, les horreos de Galice sont rectangulaires. La fonction est la même : faire sécher les grains etc.....à l'abri des bêtes, en particulier des rongeurs ! ( réponse spéciale Nadine qui a posé la question!)

Nous rencontrons de plus en plus de pelerins: il faut savoir qu'en Espagne, la "Compostella" - "diplôme" prouvant que vous avez marché au moins 100km à pied oû 200 km en vélo jusqu'à St Jacques est un plus sur un Curriculum Vitae ! D'où la présence de nombreux jeunes espagnols souvent en groupes de 3-4 qui , bien sûr, nous dépassent de façon toujours sympathique et rigolarde. Il y a toujours les solitaires comme ce jeune français qui a proposé du sucre à Gilles car son pas de sénateur l'inquiétait ! On lui a dit que , non, c'était normal, que nous étions des papys et des mamys!  D'ailleurs , à ce propos, un italien expliquait à Jacky qu'il faisait de petites étapes ( comme nous) , car il était âgé.....il avait 63 ans ......et s'est retrouvé un peu bête quand Jacky lui a dit que notre groupe avait, en majorité plus de 72 ans !

Les chemins sont bordés de murets de pierres empilées et sans joint ou de fines pierres dressées qui peuvent faire jusqu'à 1 mètre de hauteur. Et quand ils ont la flemme de faire tout un mur, ils mettent du fil barbelé mais ce sont des pierres qui jouent le rôle de piquets.( dernière photo)

Nous n'avons pas échappé aux 2km de route " circulante" comme ils disent, où nous avançons face aux voitures ou camions qui arrivent  .....jamais très agréable : d'après une pancarte, c'est provisoire, mais vu l'état de la dite pancarte....c'est du provisoire qui dure ! (Si vous grossissez la photo, le commentaire en français écrit sous le deuxième O de "provisional" reflète tout à fait ce que nous avons pensé mais que la bienséance ne m'autorise pas à écrire ici !)

Nous sommes arrivés vers 16h30 à Lugo, nous avions déjà reçu 2 averses et la 3ème menaçait. Le chemin pour y arriver fut plus agréable que pour beaucoup de villes sur le chemin où nous devons parcourir parfois des zones industrielles oû commerciales sans fin. Ici, verdure jusqu'au bout , petit pont de pierre.... Et montée finale !

Nous repartons donc, Gilles et moi vers 15h , suivis de 3 italiens très bavards.....on les laisse passer sans problème et on retrouve le silence des chants d'oiseaux....et puis.....on monte pendant environ 1heure.....la vue est belle....nous commençons à descendre dans une pinède......un pèlerin en orange fluo nous dépasse en téléphonant .....on le croisera de nouveau à CASTROVERDE, toujours en train de téléphoner !

Nous prenons la variante par Vilabade car il y a 2 belles églises à voir: l'une est dans un cadre idyllique en pleine campagne : fontaines, bancs, herbe verte et grands arbres:c'est le Santuario Nostra Senora Del Carmen....toute blanche avec une curieuse tête sculptée au dessus de la porte 

L'autre se trouve au cœur du petit village de Vilabade, à l'écart de tout grand axe de circulation. Cette spectaculaire église classée monument national,  est un reste d'un vieux couvent franciscain. C'est bientôt la fête de la Vierge Del Carmen , deux femmes y font le ménage et nous avons la chance de pouvoir la visiter puisqu'elle, du coup, est ouverte.

Le retable principal représente St Joseph à gauche, St Jean Baptiste à droite et tout en haut, un splendide Saint Jacques Matamore ! 

Pas encore de soleil mais pas de brouillard quand nous sommes partis ce matin. Nous prenons un petit sentier pour chèvres qui, elles, doivent sauter facilement les ruisseaux envahissants ..........et on se retrouve vite au dessus de Paradavella. Puis, nous entreprenons une longue descente jusqu'à le bien-nommé hameau de Degolada......ça fait un peu dégringolade et ça ne présage rien de bon, non?En fait , en espagnol, "La Degollada" signifie "l'égorgée" : on raconte que c'est là qu'on décapitait les condamnés...Ceci dit, l'une des maisons et son horreo attirent notre attention avec ses toits d'ardoises bien rangées.

Il y a d'ailleurs ce matin, un monde fou sur ce chemin: Il s'agit des héroïques PGV ( pèlerins grande vitesse) qui ont dû partir de FONSAGRADA dès 6 h du matin et avalent goulûment leurs 30 km par jour sous peine de se trouver en manque. Il est 9h , c'est logique.

Et ensuite? Et bien nous sommes remontés, et ceci pendant 4 km. Que le chemin soit en sous bois, qu'il soit cimenté, ça grimpe sans aucun problème. A 10h, nous étions à l'altitude 692......  Au bout de 45 minutes, nous étions à l'altitude 930m.

Nous arrivons au petit village de À Lastra où il y a un café et plein de pèlerins attablés.....avec le cafe, nous avons droit à de minis madeleines.....De quoi repartir ....pour la grimpette suivante .

A noter que nous avons retrouvé les jardins où les galiciens cultivent ces curieux choux qui poussent en hauteur (au moins 1metre) et dont les feuilles arrachées petit à petit suivant les besoins permettent de cuisiner leur " soupe galicienne" ....que nous mangeons quasiment chaque soir depuis le début (idem en Asturies).  Il donne des fleurs jaune-clair ou jaune-foncé.