Gilles et Geneviève sur les chemins de Compostelle

Nous avons donc repris la route à Oncina de la Valdoncina, évitant ainsi la zone commerciale de Léon qui ressemble à s'y méprendre à celle de Trappes le long de la N20. Par contre nous avons choisi la Calzada de los peregrinos qui fait 4 km de plus que le camino réal qui, lui, longe la route nationale 120 de Léon à Hospital de Orbigo. Les 6 premiers km se font agréablement en montant sur le plateau (photo 1 en haut) et on laisse au loin Léon dans sa cuvette( photo 1, en bas). Puis le soleil arrive ( photo 2) et là débute la traversée du désert: El paramo....et sa ligne droite de 14 km dont j'ai photographié le seul virage ( bas de la photo 3).... Et la chaleur qui monte, qui monte... 27 degrés en ce 8 octobre et aucun vent.... À suivre

Après San Isidoro, nous avons visité le musée de l'histoire de Léon du paléolithique à nos jours où on retrouve des traces de romanisation et du moyen âge . Ensuite, nous avons déjeuné vers 15 h dans les rues en fête et n'avions plus que la cathédrale à voir. Il y a des messes toutes les heures le dimanche matin, ce qui interdit les visites. Quelle ne fut pas notre surprise de trouver les grilles d'accès cadenassées ..... Impossible de visiter les dimanches AM à partir du mois d'octobre contrairement à ce qui est inscrit dans les guides ( vert par ex) ou en bas de l'hôtel ! La déception est grande car cette cathédrale est souvent comparée à Chartres! Je vous laisse deviner l'état de Gilles qui n'est pas l!archétype de la pondération dans ce genre de situation! On a même essayé d'aller à la messe de 18h .... Mais celle ci avait lieu dans une petite chapelle contiguë et exiguë et la porte d'accès à la nef principale était interdite, on a juste aperçu le cloître en travaux de rénovation . Juste quelques photos du porche central (il y en a 3) de la façade principale:photo 3: La statue de sainte Marie la Blanche (à qui est dédiée le bâtiment) est sur le trumeau. Regardez son merveilleux sourire... Rare ... D'une manière générale, , les sculpteurs espagnols préfèrent donner à leurs statues un visage dramatique. Sur le linteau , juste au dessus, le jugement dernier. Dernière précision: la statue de Marie est une copie de la vraie .... qui est à l'intérieur !!!!

Aujourd'hui, nous avions un grave dilemme. Notre étape de demain étant éloignée de 37 km de Léon et ceci nous paraissant excessif pour une seule journée, nous avions 2 possibilités : Faire une moitié aujourd'hui (avec retour en taxi) , option choisie par nos amis Dany et Jacky ou visiter les monuments de la ville et nous éviter demain les premiers km de sortie de la ville en nous faisant transférer avec eux à leur point d'arrivée, option choisie par Gilles et moi-même. Donc pour la première fois en 10 jours nous avons vu autre chose que des champs et des immensités dorées. La ville de Léon est cernée de murailles romaines remaniées entre le 12eme et 15 eme siècle. La photo 1 montre quelques unes des 72 tours demi-circulaires qui entouraient la cité ainsi que les étranges créneaux de forme trapézoïdale qui ornent le haut de ces murs de taille impressionnante. Puis nous sommes allés visiter le panthéon royal, une des premières manifestations d'art roman en Castille. Il s'agit de la chapelle de Santa Catalina, formée de 3 travées séparées par des colonnes massives avec des chapiteaux remarquables. Les peintures murales sont antérieures à 1150 et magnifiquement conservées: l'ensemble est appelé "la chapelle sixtine de l'art roman". Les scènes païennes jouxtent les scènes religieuses comme ce christ en majesté . Ici reposent 11 rois, 14 reines et de nombreux infants. Le trésor et la bibliothèque se visitent également et tout cela fait partie de l'église collégiale San Isodoro.

Vous ne pensiez tout de même pas que j'étais tombée? Mais non! Tout simplement, pas de wifi hier soir dans le petit hôtel peu coquet où nous avons dormi (malgré un lit qui grinçait). Nous étions partis le matin vers 8h30 de El Burgo Ranero, sans avoir pu acheter de pain . Il faisait très doux et petit à petit , il s'est même mis à faire chaud. Nous avons suivi un chemin rectiligne de 18 km, fort heureusement partiellement ombragé, bordant une route peu fréquentée: Sur la photo 2 , vous avez quelques photos prises devant moi à plusieurs km d'intervalle. Sur la photo 1, vous voyez le paysage situé à droite, à ces mêmes moment. Encore et toujours, des champs mais aussi une plantation de jeunes peupliers ( photo 1 , au centre) La photo 3 montre une rue du bourg de Mansilla de las mulas, ni très gai, ni très accueillant. Peu de choses à dire sur le chemin lui même, par contre nous faisons de plus en plus de connaissances au fil des étapes . À midi, nous avons pique-nique au petit village de Reliegos, à côté d'un groupe de 5 copines de Pau qui font le chemin par petits bouts chaque année. Nous nous suivons depuis Burgos et avons déjà "partagé" un coin pique-nique le premier jour de marche après Burgos: voilà donc 8 jours que nous nous rejoignons, nous doublons, nous suivons .... Pour ma part, c'est un vrai plaisir d'aller papoter avec elles..... Comme si je les connaissais depuis toujours... La magie du chemin? Hélas, elles s'arrêtent à Léon! Nous rattrapons aussi régulièrement notre copain de Conques qui a une tendinite. Il tente de partir tôt et avance tout doucement malgré la douleur ... Je lui ai donné quelques uns de mes cachets de diantalvic dont mon épaule n'a plus besoin, mais seul un arrêt de quelques jours peut l'aider à guérir. nous avons aussi fait la connaissance de 2 autres couples français que nous devrions revoir puisqu'ils vont à Saint Jacques, sans compter les 5 femmes flamandes que nous revoyons chaque soir car elles s'arrêtent dans les mêmes hébergements que nous: elles aussi s'arrêtent à Léon...... Tout le monde n'est pas à la retraite! J'ai également retrouvé à Mansilla, une jeune canadienne de Vancouver avec qui j'avais longuement marché et discuté la veille lors d'une de mes échappées solitaires : elle a 37 ans et une fille de 12 ans et est venue sur le chemin .... chercher sa route pour son avenir .... Et oui, c'est cela le chemin: des rencontres qui, même si elles sont éphémères vous laissent quelque chose de très fort dans le cœur .... et dans la tête, le souvenir des sourires échangés.

Sortie de Sagagun ce matin vers 8h30 par ce pont romain sur le Rio Coa bordé de peupliers. (photo 1). Au bout de 5 km, on a le choix entre 2 itinéraires: le "réal Camino Francese", plus court, qui est une piste aménagée le long de la nationale et de l'autoroute Burgos-Léon...(photo 2, en haut) ou "la Calzada romana" où la chaussée s'en va vers des horizons sans limite ( photo 2, en bas), ce que nous avons choisi: La photo 3 montre un pot pourri des paysages de la journée. Des champs, une forêt de chênes où il y aurait encore des loups, des sangliers, des renards et des rapaces: Nous n'avons rien vu de tout cela mais il est vrai que notre guide a été imprimé en 2004 et présente manifestement des erreurs cartographiques ! Un seul village traversé: Calzadilla de los hermanitos où nous avons trouvé notre coin pique-nique près de l'église qui ressemble à celles de Sahagun et notre bar pour le café. Arrivée à notre étape vers 16h assoiffés car le soleil tape bien cet après midi: le short est de retour...